mardi, février 03, 2009

To kill the hobby or not to kill the hobby?

La polémique enfle ces derniers temps par rapport au taux de change particulièrement favorable qui nous permet de nous fournir à moindre cout de l'autre coté de la Manche et qui contribuerait à la mort des boutiques locales.
L'inquiétude grandissante des quelques commerçants que je fréquente m'amène à me poser certaines questions:
1- Suis-je prêt à payer quelques euros de plus pour permettre au commerce local de survivre?
2- La fin annoncée de ces boutiques est-elle néfaste à la pratique de mon hobby?
3- Qu'est-ce qu'on a de plus en se fournissant à l'étranger?

Les réponses ne sont pas si simples en ces temps de disette et il faut savoir garder la tête froide pour analyser tout ça. Je vais donc essayer de vous donner mon point de vue en essayant de rester objectif, ce qui sera forcément difficile:-)

1-
Il est évident que j'ai toujours voulu continuer à me fournir au plus prêt de chez moi. Se déplacer en boutique, ce n'est pas seulement dépenser ses sous. L'aspect principal est le temps d'échange avec le commerçant, qui connait ses produits, évoque les potins du milieu...
Il y aussi la dimension "tissu relationnel local" qui fait que le même commerçant n'hésitera pas à venir passer un week-end complet à animer une table ou deux pendant une convention organisée par mon association. On est donc complètement dans de l'humain. Mon principe est de toujours acheter mes jeux de plateau à la Petite Boutique, endroit particulièrement charmant du centre ville de Chartres et je vais continuer comme ça.
Pour les figurines, la situation est différentes. Je partageais mes achats entre cette même boutique (pour les gammes type GW) et l'Antre de mon ami le Blup. Ce dernier a eu le mérite de créer la VPC dont je rêvais. De plus, c'est un acteur dynamique du milieu qui n'hésite pas à se bouger pour participer à des évènements, ou même à les organiser dans ses locaux flambants neufs.
Mais voilà, la crise est passée par là et la chute des tarifs en angleterrea fini de me convaincre de franchir le pas. Un simple exemple: un chariot de guerre, facturé entre 45 et 50 euros en France, peut se trouver aux alentours de 30 euros outremanche, soit moins cher que le tarif fournisseur du Blup. En commandant en gros on peut même avoir les frais de port gratuit...
Le combat est-il perdu d'avance pour les boutiques en dur...
Heureusement que Certaines gammes échappent à ce déséquilibre mais je doute que cela vienne combler le vide laissé par la baisse des ventes de produits GW. Et puis, ce qui est valable pour un lot Stompa/baneblade/stormsword devient bien moins avantageux pour une paire de pots de p3 et une bombe de sous couche
Je suis donc prêt à continuer à acheter en France, quand le différentiel n'atteint pas des écarts incroyablement déments tels que ceux qu'on connait aujourd'hui. Si je me souviens biens, je me faisais un voyage à Londres par an pour acheter mes figurines Citadel à moins 50%, mais c'était avant l'ère de l'internet et de la mondialisation du hobby. et c'était toujours pour de l'achat en grosse quantité, ce qui implique un gros budget aussi.
Dans ce contexte, GW va devoir faire des efforts pour ne pas voir disparaitre son réseau de revendeurs
2-
Mon hobby à moi, c'est de monter et peindre du bonhomme et du décor pour jouer avec des copains qui font pareil. C'est aussi l'occasion de rencontrer des gens de tous les coins du pays (et parfois d'ailleurs) pour partager autour de ce thème. Alors, il est difficile de dire que je ne pourrais plus pratiquer de la même manière sans boutiques en dur.Indirectement, la mort de certaines boutiques qui portent le hobby va amener un repli du nombre de nouveaux joueurs.
On aura aussi plus de mal à se procurer localement les produits GW.
Même si pour les vieux de mon genre, ce n'est pas tellement un problème, la majorité de mes achats concernant des gammes qui ne seront jamais ou presque distribuées dans ces boutiques.
Le souci serait plutôt à chercher dans le secteur associatif qui a besoin d'un renouvellement régulier pour permettre la survie des structures. Or, sans vitrine physique, il me parait difficile de trouver de nouveaux adeptes. C'est également dans ces lieux qu'on peut toucher les produits, reluquer les blisters pendant des heures, papoter avec le gérant, et on en revient toujours à la même conclusion.


3-
J'avoue que j'ai toujours privilégié l'achat en direct. Et je suis ravi de faire partie des clients réguliers de M. Copplestone, K. White et consorts. Quoi de plus agréable que de recevoir sa commande accompagnée d'un petit mot du sculpteur en personne? Et je ne vous parle pas des petits bonbons glissés dans les paquets par madame White. C'est moins cher et ça rapporte plus au créateur lui même. Difficile de crier à la mort du hobby dans cette situation, bien au contraire...
On parle là de la relation entre le client et un artisan qui bosse à l'ancienne, bien loin de la Multinationale aux magasins rouges. On a donc le sentiment de contribuer au développement du hobby tel qu'on l'aime, avec un foisonnement de petites marques qui peuvent survivre à l'ombre du géant grâce à ce réseau de clients "directs".
Donc, quand je commande du Hasslefree, je contribue à ça, ce qui n'est pas le cas avec du GW.

Pour conclure, je pense que, pour une fois, le contexte est favorable au consommateur un peu informé. Et malheureusement ce n'est pas le cas pour les commerçants français, ce qui est bien dommage. A chacun de faire l'effort qu'il peut en attendant des temps meilleurs...
Le problème est donc réel mais ne repose pas exclusivement sur les épaules des consommateurs qu'on ne peut pas tenir pour responsables des conditions économiques actuelles.
et quand on pense que tout ças, ce n'est que pour continuer à accumuler des trucs qui ne seront pas peints avant quatre ou cinq ans...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai un peu la même politique que toi.A savoir que je continue à acheter mes jeux de plateau (et autres...) et les accessoires pour le soclage et pour la peinture (sous-couche, pinceaux, quickshade, ...) chez mon revendeur du coin, par contre pour tout ce qui concerne les figurines, je les achète quasi à 100% à l'étranger primo à cause du prix et secondo parce que mon vendeur ne distribue pas les marques et références qui me plaisent.

Anonyme a dit…

En fait je pense qu'il ne s'agit pas d'accuser le consommateur mais plutôt de le responsabiliser. C'est un peu comme expliquer qu'à vouloir toujours acheter moins cher (de manière générale) des produits étrangers, il n'est pas non plus étonnant de voir les usines locales fermer.
Ainsi je comprends les joueurs qui achètent aux USA pour bénéficier du change attractif $/€ mais je comprends moins lorsque ces mêmes joueurs s'étonnent de ne pas voir le jeu marcher en France (commercialement parlant).
Ca s'appelle quand même scier la branche sur laquelle on est assis, non?

Tazdechartres a dit…

Oui mais non:-)
On ne peut plus utiliser ces arguments là aujourd'hui pour ce qui fait la base de mon hobby à moi que j'ai.
Prenons l'exemple de Copplestone: je prends le blister chez le Blup: 13 euros ( et c'est un bon prix). Je prends le même chez le fabricant, c'est 9 euros, qui vont directement dans sa poche. Il n'est pas question de scier une branche, mais de limiter le nombre d'intermédiaires, une plaie dans le commerce mondial.
Pour les autres gammes(et je ne parle pas de ce qui passe par la France pour y revenir détaxé via les us...), on est plus dans le conjoncturel, et je crois que GW France commence vraiment à avoir des suées sur le thème.
Le développement des jeux dans ma région n'est que peu lié à une quelconque disponibilité en boutique locale, mais plus à la volonté des gens du club. Si ça avait été le cas, on aurait jamais joué à Warmachine,ni à FOW, ni à Lotow, ni à LOTHS. Alors, si c'est pour faire vivre certaines VPC qu'on ne voit jamais nul part, ça revient au même que d'acheter hors de France.